un homme avec un masque et un casque dans un atelier de menuiserie

Comment améliorer le confort des travailleurs en station debout prolongée ?

Qu’il soit assis ou en station debout prolongée, le salarié souffre parfois de la répétition de sa position de travail. L’idéal est d’alterner, bien sûr : assis, en mouvement, debout de manière statique, etc. Mais certains n’ont pas forcément le choix.

MENU DE L'ARTICLE

Qui sont les salariés les plus sujets à la station debout prolongée ?

Ils sont très représentés dans les commerces, les ateliers industriels ou mécaniques, les salons de coiffure, les pharmacies, les restaurants. Sans oublier les hôtesses d’accueil, les ajusteurs, ou encore ceux qui interviennent sur des chaînes de production.

Si la posture verticale est naturelle à l’homme, voire bénéfique puisqu’elle sollicite l’ensemble des muscles, c’est son côté statique qui peut engendrer des problèmes de santé. L’INRS, l’Institut national de recherche et de sécurité pour la prévention des accidents du travail et des maladies professionnelles, évoque le seuil critique de 20 heures par semaine pour la position debout prolongée, le piétinement ou les déplacements à pied. Au-delà de cette limite, des pathologies risquent de faire leur apparition.

homme barbu en sweat a capuche bleu en train de travailler dans un atelier

Les problèmes les plus courants pour les travailleurs en position statique prolongée

un homme en t-shirt vert en train d'écrire sur un papier dans un atelier

L’homme est fait pour bouger ! Lorsqu’on est vertical et immobile pendant longtemps, le sang arrive moins bien jusqu’aux extrémités.

Les pathologies fréquentes se traduisent par des problèmes circulatoires en bas du corps, avec des douleurs aux pieds, des jambes gonflées, jusqu’à l’apparition de varices. Si le travailleur ne peut pas se dégourdir les jambes régulièrement, le sang s’accumule dans les veines, avec risque d’inflammation.

Mais cette posture impacte également le dos, les cervicales, les épaules, la nuque, car le salarié est souvent amené à manipuler des objets, parfois lourds.

Aménager le poste de travail pour réduire les risques

Quelques dispositions simples vont limiter l’inconfort du salarié. En premier lieu, l’employeur doit se conformer au Code du travail, qui prévoit qu’un « siège approprié est mis à la disposition de chaque travailleur à son poste de travail ou à proximité de celui-ci » en cas de station debout prolongée.

Ensuite il essaiera de favoriser la diversité des positions du salarié, si c’est possible, par une série de tâches diversifiées ou une rotation dans l’équipe. L’idéal serait dans une même journée de pouvoir s’asseoir, travailler debout de manière statique puis de marcher ou se déplacer dans les locaux, voire s’étirer.

Si la position debout est obligatoire pendant de longs moments, la position des bras et des coudes est déterminante. Dans l’ensemble, la table de travail doit être réglée, selon la taille du salarié, pour arriver à hauteur de ses coudes, ou un peu plus haute dans le cas de manipulations précises.

L’organisation et l’ergonomie du plan de travail seront aussi bien étudiées : les outils ou objets les plus couramment utilisés vont être disposés à portée de main, sans torsion du dos.

un artisan debout dans un appartement, en train de travailler sur une menuiserie

Travail debout : les équipements utiles

Il existe toute une batterie de mobilier et d’accessoires qui soulagent en cas de position statique debout :

  • L’appui-pied : le travailleur repose un pied dessus puis change. Il soulage alors ses jambes en transférant alternativement le poids de son corps sur l’appui-pied.
  • Le plan de travail réglable : on le voit fréquemment lorsqu’il y a des écrans de contrôle, par exemple. Le salarié choisit et modifie la hauteur de la table pour se tenir soit assis soit debout.
  • La siège assis-debout : ce n’est pas vraiment un siège, plutôt une barre d’appui qui arrive en bas du dos, ce qui soulage la posture debout en permettant d’être en position semi-assise. Mais attention à bien le fixer pour éviter les basculements !
  • Le tapis anti-fatigue, spécialement conçu pour limiter les désagréments dus à la station statique, surtout si le sol est dur et rigide. Souvent composé de mousse épaisse, avec des propriétés antidérapantes, le tapis anti-fatigue provoque des micromouvements des muscles des jambes, imperceptibles par le travailleur, mais qui facilitent la circulation du sang. A noter que si un tapis de sol est installé il faut éviter au maximum les entrées et sorties du tapis car les membres inférieurs s’habituent au sol confortable du tapis anti-fatigue et les sorties de tapis vers un sol dur peuvent s’avérer agressives sur un pied « endormi ». On parle ici de microtraumatismes imperceptibles sur le moment mais qui peuvent d’avérer nocifs à répétition. 
tapis de sol noir pour le travail statique
  • Certaines entreprises investissent également dans les exosquelettes, ces machines qui viennent compléter le corps humain, afin de soulager le salarié et ainsi améliorer les conditions de travail, notamment lors de postures pénibles ou de port de charges lourdes. Leur utilisation peut réduire le risque de TMS (troubles musculo-squelettiques).

Adapter la tenue du salarié

scan d'un pied dans une chaussure de sécurité

En cas de position statique debout, la manière de s’habiller influe également sur le confort. Un pantalon ou des bottes trop serrés vont couper la circulation, des talons hauts vont créer un déséquilibre du corps. En revanche le port de chaussettes de contention peut aider à limiter les problèmes circulatoires.

Quant aux pieds, ils doivent être l’objet de toutes les attentions. Il faut bien se rendre compte que l’ensemble du corps humain repose sur les pieds. Ils en sont le socle.

Le fait de retirer ou d’ajouter quelques millimètres sous le talon peut perturber l’ensemble de la chaîne corporelle. Par exemple une posture trop sur l’avant due à un drop trop important va engendrer une perte d’équilibre avec un travail supplémentaire de la chaine musculaire postérieure. Pour rappel le drop est la différence de hauteur entre le talon et l’avant-pied de la chaussure. Inversement une posture vers l’arrière va sur solliciter la chaine musculaire antérieure.

Agir sur l’orientation du pied pour impacter le reste du corps c’est ce que font les podologues avec les semelles orthopédiques.

Un rendez-vous médical chez un spécialiste du pied est d’ailleurs un bon point de départ pour identifier les comportements ou matériels à adopter suivant l’environnement de travail notamment dans le cas de station debout prolongée. Le professionnel de santé sera en mesure d’apporter des conseils de prévention au travailleur et pourra si besoin lui prescrire le port de semelles orthopédiques ou de confort.

Concernant les chaussures de sécurité pour professionnels, le travailleur choisira un modèle confortable c’est-à-dire avec un bon amorti et des matériaux souples et léger. Des lacets permettront de régler la largeur de la chaussure, surtout en fin de journée lorsque les pieds sont gonflés. Le drop doit être assez universel c’est-à-dire aux alentours de 12mm. Il faudra enfin accorder beaucoup d’importance à la semelle intérieure de propreté. Elle peut réduire la fatigue de l’arche du pied avec un soutien de la voûte plantaire léger qui va éviter au muscle de trop travailler. Une semelle thermoformée et anatomique permettra de mieux répartir la pression plantaire, évitant ainsi les sur sollicitations et améliorera le maintien.

Avec des matériaux adaptés, une semelle de propreté peut également influer sur l’amorti et la propulsion lors de la marche. Ici le problème des travailleurs statique debout étant plutôt une mauvaise circulation sanguine aux membres inférieures, la semelle de propreté peut être dotée d’un ARC (appui rétro capital) qui améliore la circulation sanguine en stimulant la plante du pied par micro massages.

schéma dessin d'un pied sur une semelle avec un cœur vert

Informations sur l'article

L'auteur de l'article

Abonnez-vous !

Vous souhaitez automatiquement recevoir nos derniers articles ?
Inscrivez-vous ci-dessous :

Partagez cet article sur les réseaux sociaux

Facebook
Twitter
LinkedIn