Au cœur des systèmes de distribution de marchandises et des échanges entre le commerce et les consommateurs, les secteurs du transport routier et de la logistique sont soumis à de fortes pressions. Délais de plus en plus courts, stocks à flux tendus, horaires élargis, prise en compte environnementale… avec toutes ces contraintes, comment diminuer le nombre d’accidents du travail ?
Mieux connaitre les métiers de la logistique
Dans le transport, le rôle du chauffeur routier est bien identifié. Il a pour mission d’acheminer des marchandises et souvent, d’assurer le déchargement de sa remorque sur un quai. Sa mission est indissociable de celle des employés des entrepôts logistiques, que l’on connait moins en revanche. Avant et après le transport, ce sont eux qui traitent les colis à livrer. Qui sont-ils ?
– L’agent de quai, appelé également livreur ou agent de manutention. Il réceptionne les poids lourds sur les quais de déchargement.
– Le préparateur de commande : il collecte les marchandises et les assemble avant l’expédition.
– Le magasinier ou cariste : chargé de réceptionner et d’organiser les stocks des produits, il est parfois aussi préparateur de commandes.
Toutes ces personnes manipulent en permanence des charges lourdes, dans des conditions rudes. Ils utilisent des chariots, des hayons, des transpalettes, du matériel pour filmer, cercler, emballer. Leur lieu de travail est souvent bruyant, avec de la poussière. Dans les entrepôts, ils sont soumis au froid, à la chaleur, aux intempéries sur les quais. Quant aux sols, ils peuvent être encombrés et glissants. S’ajoute à cela la pression constante des délais à tenir et bien souvent, des horaires décalés en 3×8 ou de nuit. Dans cet environnement difficile, ces travailleurs sont donc très exposés aux risques d’accidents.
Métiers de la logistique : Attention aux chocs et au dos
Concernant les chauffeurs et les caristes, les risques sont en majorité présents lors des phases de chargements ou déchargement. Sauter du camion pour aller plus vite au lieu d’utiliser ses 3 points d’appui, charger un haillon un peu trop rapidement, adopter une mauvaise posture pour se baisser et soulever la charge, manipuler son chariot sans visibilité suffisante… Les gestes de prévention sont connus, mais pas toujours bien appliqués. En résulte une exposition aux risques accrue dans ces secteurs : entorses, lumbagos, collision avec des engins, TMS, tendinite, augmentation de la tension artérielle, entre autres.
L’INRS, l’Institut national de recherche et de sécurité pour la prévention des accidents du travail et des maladies professionnelles, constate que dans le transport routier, les salariés sont 2 à 3 fois plus souvent accidentés que dans les autres secteurs d’activités. Et ce ne sont pas les accidents de la route qui sont en cause. Dans 9 cas sur 10, les problèmes surviennent lorsque le véhicule est à l’arrêt, pendant le chargement/déchargement ou le bâchage/débâchage des remorques.
En collaboration avec la société Ilo Créatif, nous avons réalisé un suivi continue auprès de 50 opérateurs évoluant dans des entrepôts logistiques.
Les accidents les plus fréquents :
1. Renversement latéral de chariots élévateurs,
2. Blessures musculo-squelettiques,
3. Heurt de piéton par manque de visibilité des caristes qui manipulent les chariots élévateurs, avec les fourches en position haute,
4. Glissade sur un sol encombré ou humide,
5. Chutes au quai de chargement,
6. Chutes de matériel ou de colis,
7. Écrasement de pied, souvent pendant la manipulation des transpalettes.
Bien sûr, au-delà des préjudices pour les collaborateurs, ces accidents coûtent cher à la profession. L’INRS estime les entreprises du transport et de la logistique versent 73 millions d’euros de cotisations au titre de ces sinistres. Ils représentent plus de 860 000 jours de travail perdus en raison des arrêts de travail des salariés touchés. 70 % de ces arrêts sont en lien avec le mal de dos.
Métiers de la logistique : Des équipements de sécurité indispensables
Selon le Code du travail, l’employeur doit rechercher tous les moyens permettant d’assurer la sécurité de ses salariés en :
1. Supprimant ou réduisant les risques à la source
2. Mettant en place des mesures de protection collective
3. Mettant en place des mesures de protection individuelle
4. Donnant des consignes appropriées aux employés
La première étape consiste bien sûr à identifier les facteurs de risque dans les locaux et autour de l’utilisation du matériel. Au-delà de ces dispositifs de prévention, l’employeur est tenu par le Code du travail de mettre à disposition des salariés des E.P.I. (équipements de protection individuelle). Ils sont conçus pour protéger le corps, la tête, les mains et les pieds et sont adaptés selon le poste : chaussures de sécurité, lunettes, casques, gants, protection d‘épaule, gilet réfléchissant, bouchon d’oreilles ou casque anti-bruit, masque anti-poussière, etc.
Des E.P.I. fournis par l’employeur
L’employeur doit fournir gratuitement l’E.P.I. et informer le salarié des risques contre lesquels il est protégé en les portant. De plus, l’information donnée par l’employeur intègre les responsabilités de l’employé en cas de non-respect des consignes. Enfin l’entreprise doit précéder à des vérifications régulières afin de s’assurer du bon état des équipements individuels.
Des E.P.I. innovants
Si les E.P.I sont bien souvent une contrainte pour le porteur il est du rôle des fabricants d’innover pour réduire la contrainte occasionnée par l’E.P.I. (poids, encombrement, perte des sensations, etc) afin d’améliorer le confort de travail des collaborateurs.
Il existe par exemple des tenues de travail réalisées avec des tissus anti-transpirant en cas de fortes chaleurs, des vestes polaires pour supporter le froid ou des pantalons à poches bien pratiques pour transporter une pince ou une sangle.
En ce qui concerne les chaussures de sécurité normées EN ISO 20345 nous travaillons sur des nouveaux matériaux plus légers, plus flexibles afin de répondre aux attentes des porteurs. Dans le cas précis des opérateurs logistiques qui parcourent près de 10 Km par jour et qui aimeraient travailler avec leur basket de tous les jours, notre dernière ligne ULTRALIGHT EVO avec les modèles LUNAR 400 S1P et STRATOS 500 S1P est une vraie révolution. En intégrant dans ces baskets de sécurité un embout carbone 33% plus léger qu’un embout classique et une plaque anti-perforation en fibres compactées 50% plus légère qu’une anti-perforation traditionnelle, nous sommes parvenus à réduire le poids de la chaussure à seulement 410g en pointure 42 (pour le modèle bas LUNAR). C’est donc une prouesse technique qui va dans le sens des attentes des porteur notamment dans les métiers de mouvement comme la logistique où il faut rester agiles.