On retrouve parmi les offres de chaussures de sécurité de plus en plus de chaussure de sécurité ESD. Découvrez dans cet article tout ce qu’il faut savoir sur le sujet.
Un peu de théorie : Qu'est ce que l'ESD?
“ESD” signifie “Electro Static Discharge” (Décharge électrostatique en français).
- Lorsque nous sommes en mouvement nous emmagasinons des charges électrostatiques sur notre corps.
- En entrant en contact avec des éléments externes (personne, objet, sol, etc) ces charges électrostatiques circulent et cherchent à s’équilibrer. C’est un transfert qui est permanent.
- La majeure partie du temps indolores et invisibles, ces transferts électrostatiques peuvent prendre une plus grande intensité lorsque le corps accumule trop de charges et les déverse d’une façon plus intense dès lors qu’il entre en contact avec un corps étranger. L’exemple que tout le monde connait est le jus que nous prenons l’hiver en ouvrant la portière de la voiture.
Dans cet exemple le transfert de charges peut être visible et douloureux ou en tout cas surprenant. Et bien même sans en arriver là, à plus petite échelle, des décharges électrostatiques moins intenses peuvent avoir des conséquences néfastes notamment dans le monde du travail.
Qu'est ce qu'une chaussure de sécurité ESD?
Son rôle
Vous l’aurez compris le rôle de la chaussure de sécurité ESD est de dissiper en continue les charges électrostatiques vers de sol de façon à ce qu’il n’y ait aucune accumulation sur le corps.
Sa conception
Qu’est ce que la chaussure de sécurité ESD a-t-elle de spéciale?
Pour être dissipatrice la chaussure de sécurité doit être conçue pour maintenir le lien entre le pied et le sol. Cela se fait sur plusieurs points :
- la semelle d’usure et intermédiaire se voient enrichies d’additifs conducteurs. Ainsi on ajoute dans les mélanges de PU (polyuréthane), caoutchouc ou autres matériaux de semelles, une poudre qui rend le matériau fini plus conducteur.
- Les semelles anti-perforation et de confort sont peintes ou piquées avec un fil conducteur de façon à faire le lien entre le pied et la semelle extérieure qui a été rendue dissipatrice grâce aux additifs.
Notre sélection de chaussures de sécurité ESD
Dans quels cas choisir une chaussure de sécurité ESD?
Lorsqu'il y a des risques d'endommager des circuits électroniques
L’électronique est de plus en plus présente dans nos vies, par conséquent elle s’immisce dans les industries manufacturières. Dans ces industries les ESD peuvent avoir des conséquences sur la qualité et la fiabilité des produits qui sortent des chaines de production et donc entacher la réputation et l’image de marque de l’entreprise ainsi que sa rentabilité.
La première conséquence des ESD sur les chaines de production est la panne irrémédiable : la décharge électrostatique a été trop forte et le composant électronique ne fonctionne plus. C’est une perte sèche, il faut changer le composant.
La deuxième conséquence est plus vicieuse : le composant est endommagé mais personne ne le remarque. Le produit fini par dans le circuit de distribution et fera probablement l’objet d’un SAV quelques semaines ou quelques mois plus tard. On parle de panne latente.
La panne latente a plus d’impacte que la panne sèche. En effet, il faut quoi qu’il arrive changer la pièce en ajoutant cette fois-ci les frais de logistique et de transport. En plus de cela le produit fini a été entre les mains du consommateur qui aura eu une “mauvaise expérience” avec le produit de la marque en question. Ce qui risque par effet de cascade de déplaire au revendeur de la marque qui doit gérer beaucoup de SAV et de clients insatisfaits.
Si votre environnement présente des risques, il faut aller plus loin
Dans les environnements à risque la chaussure de sécurité ESD est essentielle mais elle ne suffit pas. C’est tout l’environnement de travail qui doit être imaginé pour qu’aucune charge électrostatique ne s’accumule. On parle alors d’établir des zones protégées aussi appelées EPA (Electrostatic Protected Area).
Dans une EPA il faut que toutes les surfaces, objets et personnes soient reliées à la terre. On exclue ainsi tous les éléments qui ne permettent pas la dissipation d’une charge électrostatique. C’est dans ce cadre qu’une chaussure de sécurité ESD est recommandée.
La normalisation des chaussures de sécurité ESD
La première chose à savoir est que le marquage ESD ne fait pas partie de la norme des chaussures de sécurité EN ISO 20345. Dans la norme des chaussures de sécurité il existe l’exigence d’Antistatisme (A) qui est une exigence additionnelle demandée pour les marquages S1, S1P, S2 et S3. Pour obtenir l’exigence A, la résistance électrique de la chaussure doit être comprise entre 0,1MΩ et 1000MΩ. Le test est réalisé en laboratoire avec une température ambiante de 20°C dans une atmosphère sèche (30% d’humidité) et également dans une atmosphère humide (85% d’humidité).
L’ensemble des chaussures de sécurité S.24 sont antistatiques.
Pour obtenir le marquage ESD il faut passer le test de la norme de référence DIN EN IEC 61340-4-3. Il s’agit également d’un test laboratoire. Cette fois ci la température ambiante est de 23°C et l’humidité relative est de 12%. C’est donc une ambiance encore plus sèche que pour l’Antistatisme de la EN ISO 20345. Le résultat qu’il faut obtenir est également plus exigeant : la résistance électrique de la chaussure de sécurité ESD doit être comprise entre 0.1MΩ et 100MΩ.
Il existe également le test de la DIN EN IEC 61340-5-1 qui se réalise cette fois-ci chaussure portée. Le test est également réalisé dans une atmosphère à 23°C et une humidité de 12%. Le résultat demandé doit être compris entre 0.1MΩ et 35MΩ.
Ce test n’est plus demandé pour obtenir le marquage ESD mais il est tout de même fortement recommandé de le réaliser en entreprise avant d’entrée dans une EPA.
Certaines entreprises installent des portiques de test et vérifient l’équipement de tous ceux entrant dans l’EPA. C’est une très bonne pratique qui permet de juger la fiabilité de la chaussure de sécurité ESD sur le terrain.
Le cas des zones ATEX
Il y a également des conséquences plus graves aux ESD qui présentent cette fois-ci des risques mortels. Les ESD peuvent être la cause de départs d’incendies ou d’explosions. Si l’on reprend notre exemple de l’étincelle qui jaillit lorsque l’on touche la portière de la voiture, cette même étincelle mis dans un environnement explosif peut avoir des conséquences dramatiques.
Les environnements qui présentent des risques d’explosion sont appelées ATEX (atmosphère explosive). Pour être explosive une atmosphère rassemble 3 critères :
- Il faut une source d’inflammation comme une étincelle ou une zone chaude. Notre ESD peut donc être le point de départ de l’explosion ou de l’incendie.
- Il faut également de l’oxygène qui est compris dans l’air ambiant.
- Enfin ce qui fait qu’une zone est ATEX est qu’elle contient un combustible. Ce peut être un gaz ou des vapeurs émanant d’une substance inflammable (hydrocarbures, essence, diluants, alcool, colles, solvants, produits chimiques, etc). Ou alors le combustible peut être un amas de poudre ou de poussières (métaux, céréales, lait, sucre, polystyrène, engrais, etc).
Pour ces environnements présentant un risque mortel, une chaussure de sécurité ESD est recommandée. Il est également possible, en plus de la norme ESD, d’obtenir la certification ATEX selon la directive ATEX 2014/34/UE délivrée par un organisme notifié tel que l’Inéris.