Les retours SAV les plus courants sur une chaussure de sécurité

chaussure de sécurité sale posée sur une roche devant un mur

Nous tenions, dans cet article, à revenir sur les retours de SAV les plus courants que nous constatons sur nos chaussures de sécurité et sur les chaussures de sécurité en général.

Chez S.24 le taux de retours SAV ne dépasse pas les 0,1% si l’on fait la moyenne sur les trois dernières années (2018, 2019 et 2020).

Avant de développer cette analyse, il nous semble important de rappeler que bien que la chaussure de sécurité soit un produit industriel, elle est également un produit manufacturé pour lequel beaucoup d’opérations manuelles sont nécessaires.

La gestion de la qualité d’une chaussure de sécurité se fait à tous les niveaux :

  • Qualité de la conception du modèle de chaussure autour de la forme et développement du patronage.
  • Sélection et inspection des matières premières (cuir, microfibre, textile etc).
  • Test de la qualité des mélanges pour les matériaux de semelle (EVA, Polyuréthane, caoutchouc, etc) avec une bonne gestion des pressions et des températures.
  • Précision des opérations de découpe, piqûre et collage des différents éléments.
  • etc.

Ceci est une liste non-exhaustive des étapes du développement et de la production d’une chaussure de sécurité durant lesquelles la vigilance peut échapper aux humains que nous sommes.

Le but de l’analyse  de cet article est de vous aider à mieux interpréter les défauts que vous pouvez relever sur une paire de chaussures de sécurité. A noter que souvent il n’y a aucun défaut et l’on constate simplement que la chaussure de sécurité préconisée ne correspond pas à l’usage du travailleur.

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L'abrasion des doublures

L’abrasion de la doublure au niveau de la zone talonnière est un problème qui revient souvent et pas seulement dans la chaussure de sécurité. C’est également un soucis que l’on retrouve dans les chaussures de sports et loisirs.

Ce qui est embêtant c’est que parfois le reste de la chaussure est en bon état, mais le trou dans la doublure peut créer un inconfort au point que l’on ne puisse plus porter la chaussure.

Les raisons de ce problème peuvent être :

  • Une chaussure trop grande qui va faire que le pied sera mal maintenu au talon, créant ainsi des frottements et à terme une dégradation de la doublure.
  • Une chaussure mal serrée qui aura la même incidence que le point précédent.
  • Une faiblesse de la doublure qui doit normalement passer les tests d’abrasion demandés par la norme EN ISO 20345 à savoir 50 000 cycles matière sèche et 25 000 cycles matière humide.

Pour pallier à ce problème nous intégrons, sur la zone talonnière, une petite pièce en microfibre que nous appelons antiglissoire.

Cette partie à deux effets bénéfiques :

  • Sa résistance à l’abrasion est souvent supérieure à la doublure utilisée.
  • Son revêtement présente une meilleure accroche et limite ainsi les frottements. 

Malgré cela, il se peut que l’abrasion se fasse tout de même autour de l’antiglissoire (photo) ou sur l’antiglissoire lui même.

intérieur d'une chaussure avec un trou dans la doublure bleu
intérieur d'une chaussure avec la doublure craquée

Les cuirs / microfibres défectueux

Le cuir

Le cuir est une matière qui provient d’un animal qui a vécu. Certaines parties du cuir sont plus faibles que d’autres car elles ont été plus éprouvées durant la vie de l’animal.

Par exemple les flancs sont plus tirés et sensibles que le dos de l’animal. Les flancs sont normalement utilisés pour les parties de la chaussures pour lesquelles il y a peu de traction mécaniques comme les pièces du col ou la talonnette de la chaussure.

Parfois un cuir « creux » peut paraitre en bon état à l’œil nu. Sa faiblesse se révèle lorsqu’une force mécanique lui est appliqué comme lorsque la peau est tirée au moment du montage comme le montre la photo suivante.

Un cuir peut également avoir des défauts localisés comme une petite coupure qui correspond à un accro que la bête aurait eu dans un barbelé par exemple. Ces accros qui se voient bien à l’œil nu sont très peu présents voir quasi inexistants dans les retours de SAV mais c’est tout de même bon de le savoir. Souvent les coupures nettes et précises sur une chaussure de sécurité en SAV ont été faites post achat.

chaussure en cuir suédé noire avec l'avant craqué

La microfibre et autres matières synthétiques

chaussure blanche avec la languette dégradée

La microfibre correspond a des microfilaments compressés sur lesquels on vient déposer à chaud un film polyuréthane.

Le problème que l’on constate sur certains retours SAV est le décollement ou l’écaillement du film PU. Ceci est probablement dû à une défaillance du mélange PU ou à un problème de température au moment de l’assemblage.

On voit bien, sur la photo de la chaussure blanche, que le film s’est écaillé alors que le reste de la chaussure parait en bon état. C’est un défaut matière qui doit passer en garantie.

Les problèmes de piqûre

Réaliser la piqûre d’une chaussure de sécurité est un travail de précision. Mais même avec la plus grande vigilance, certains défauts échappent aux opérateurs. Si l’on peut voir à l’œil nu une piqûre de travers ou qui est passée à côté de la matière, on peut en revanche manquer un « problème de canette ».

Pour réaliser une piqure il y a le fil principal (le fil de dessus) et le fil de canette (le fil du dessous). La « canette » correspond au petit objet sur lequel est enroulé le fil du bas. Lorsqu’il y a eu un soucis avec le fil du dessous c’est parfois imperceptible à l’œil nu. Si le fil de canette est sensible, à la moindre traction la piqûre risque de lâcher.

Pour s’assurer de la bonne prise du fil, il faudrait tester les piqûres de chaque chaussure à la traction une à une, ce qui est impossible industriellement.

On peut aussi rencontrer un soucis dans la résistance du fil en lui même. Ce qui est plus grave car cela veut sûrement dire que toutes les chaussures qui ont été produites avec ce fil sont défectueuses.

Il faut tout de même relever que ces défaut sont assez rares.

défaut piqûre sur chaussure de sécurité noire

L'usure prématurée à l'avant de la chaussure

C’est un problème bien connu des utilisateurs de chaussures de sécurité notamment de ceux qui travaillent beaucoup à genoux. En position à genoux le bout de votre chaussure est en contact avec le sol. Tous les petits déplacements ou mouvements que vous allez effectuer vont venir abraser la matière de l’avant pied.

D’une façon plus général l’avant de la chaussure de sécurité est la partie la plus éprouvée car c’est elle qui « ouvre la voie » sur les chantiers. Elle est en première ligne pour recevoir les chocs, les coupures, les chutes de matériaux corrosifs ou imprégnants, etc. Par conséquent c’est souvent la partie de la chaussure de sécurité qui se dégrade le plus rapidement.

Si l’avant de vos chaussures est très éprouvé par votre travail, optez pour un cuir épais et robuste de 2.2mm de façon à retarder l’abrasion totale de l’avant. Pour les métiers salissants, pensez à choisir une matière hydrofuge facile à nettoyer de façon à ce que la matière ne s’imprègne pas trop (à condition de faire le nettoyage). On rappelle que l’entretien des chaussures de sécurité est primordial pour garantir leur longévité.

Si votre métier est bien trop éprouvant pour l’avant de vos chaussures de sécurité, pensez également à choisir un modèle muni d’un sur-embout rigide en TPU. C’est une solution très efficace pour rallonger la durée de vie des chaussures de sécurité.

paire de chaussures avec l'avant sale et troué

Les décollements de semelle

Il y a plusieurs façon d’assembler la tige et la semelle pour une chaussure de sécurité. On relève principalement deux techniques : l’injection directe sur tige et le soudé. La semelle qui est injectée ou collée est soit mono matériau soit multi matériaux. Dans le cas de semelle multi matériaux on retrouve une semelle intermédiaire (ex : EVA) et une semelle d’usure (ex : caoutchouc) qui sont assemblées entre elles.

On constate donc deux types de décollements : le décollement entre la tige et la semelle qui peut arriver que la semelle soit injectée ou collée, et le décollement entre la semelle intermédiaire et la semelle d’usure qui n’arrive que dans le cas de semelle multi-matériaux.

Le décollement entre la tige et la semelle

Il peut y avoir plusieurs raisons pour qu’une semelle se décolle de la tige :

  • La cardage de la matière a mal été effectué : afin qu’il y ait une meilleure fusion entre la tige et le matériau de semelle (ou la colle) on vient carder la tige le long de la ligne de semelle. C’est à dire que l’on enlève la première pellicule du cuir pour aller chercher la chair qui est filandreuse. Si ce cardage est mal effectué alors le collage ou l’injection peut ne pas prendre. Ce problème est parfois invisible à l’œil nu car la chaussure n’a pas encore été éprouvée. Mais une fois que l’on vient la plier, une désolidarisation apparait entre la tige et la semelle.
  • la colle tient bien mais la matière première se délamine, c’est à dire que la première couche de la matière première ne fusionne plus avec son support. On trouve cela sur des matières synthétiques comme la microfibre par exemple.
  • Il y a un problème dans le mélange de la colle ou des matériaux, ou alors au niveau des températures. Si c’est la cas, la semelle toute entière devrait s’arracher facilement.
chaussure en cuir marron avec la semelle décollée sur le côté

Le décollement entre la semelle intermédiaire et la semelle d'usure

Si vous constatez des décollements comme les photos ci-dessous, alors c’est clairement qu’il y a eu un soucis un niveau de la colle (pour les semelles soudées) ou du mélange polyuréthane (pour les semelles injectées).

Sur les photos on voit bien que les chaussures de sécurité sont en bon état et ont très peu servi.

Attention tout de même, au bout d’un certain temps, un décollement de semelle minime peut apparaitre sur la plupart des modèles. Ceci n’est pas propre à la chaussure de sécurité. On retrouve ce soucis également sur les chaussures de sport des plus grandes marques notamment. C’est une usure naturelle.

arrière d'une chaussure bleu et grise avec la semelle décollée
avant d'une chaussure marron avec la semelle décollée

Le désagrégement prématuré des semelles

Dans certains cas il n’y a aucun décollement mais l’on constate que la matériau de la semelle se désagrège. Dans le cas du Polyuréthane, la matière peut devenir poreuse et très faible. On parle d’hydrolyse du PU, souvent soit parce qu’il date un peu trop (oui le polyuréthane a une « date de péremption »), soit parce qu’il y a eu un problème dans le mélange lors de l’injection.

Il peut également y avoir un usage inadapté de le chaussure, comme par exemple utiliser une chaussure de sécurité avec une semelle PU ou TPU, qui n’est pas normée HRO, sur un sol trop chaud.

Enfin, encore une fois, attention a bien surveiller l’état d’usure générale de la chaussure de sécurité. Dans certaines situations la chaussure a tellement été éprouvée qu’il est normal que la semelle finisse par se désagréger.

chaussure de sécurité noire en cuir avec une craquelure sur la semelle

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