Les chutes de plain-pied ne sont pas bénignes puisqu’elles constituaient en 2014 la 2ème cause d’accident du travail.
La glisse fait partie des principales raisons des chutes et elle peut être évitée en premier lieu par un bon entretien des sols.
Mais la chaussure joue également son rôle quant à l’adhérence. On parle de chaussures de sécurité antidérapantes.
Chaussures de sécurité antidérapantes : rappel rapide de la norme de glisse SRA – SRB – SRC
Les exigences SRA, SRB et SRC font partie de la norme EN ISO 20345 qui encadre la normalisation des chaussures de sécurité.
Ces marquages témoignent de la performance de la semelle d’usure (en contact avec le sol) à la résistance à la glisse.
Les tests sont réalisés par un organisme notifié agréé tel que le Centre Technique du Cuir (CTC) pour la France.
Voici un tableau récapitulatif des tests de glisse :
SRA Résistance à la glisse testée sur un sol céramique avec ajout de Laurylsulfate de sodium (NaLS) (idem détergent) | SRB Résistance à la glisse testée sur un sol acier avec ajout de glycérine (idem huile) |
SRC : SRA + SRB |
Chaussures de sécurité antidérapantes : analyser les sols et les profils de semelles.
Les normes de glisse SRA et SRB limitent les tests à deux typologies de sol : la céramique et l’acier.
Ils ne sont pas forcément représentatifs de l’ensemble des métiers.
Pour mettre en place une protection efficace face au risque de chute de plain-pied lié à la glisse, il faut avant tout analyser les différents sols de l’environnement du travailleur.
On choisit ensuite un semelage adapté en terme de crampons et de matériau de semelle.
Analyse des sols : attention aux exceptions !
Les accidents arrivent souvent lors « d’exceptions ».
Par exemple se dire qu’une personne qui travaille en extérieur n’a pas besoin d’une protection SRA (sol céramique) peut paraitre tout à fait logique. Mais si la personne doit se rendre de façon ponctuelle dans un local en sol céramique ou autre sol lisse, c’est à cet instant là que l’accident peut se produire.
Il faut donc être très exhaustif sur la pluralité des sols que le travailleur pourra rencontrer dans son quotidien.
Ne pas oublier que le SRA et SRB témoignant tout de même d’une bonne adhérence de la semelle sur les sols lisses.
Bien nettoyer ses semelles et les choisir en fonction du risque d’encrassement.
Cela semble tout à fait logique pourtant l’entretien et le nettoyage des semelles d’usure est rarement bien fait. Outre le fait de trimbaler des saletés, le fait d’avoir une semelle d’usure encrassée va considérablement diminuer les propriétés d’adhérence de la semelle et altérer à ses performances.
Sur des sols jonchés de débris, liquides ou autres il faut éviter de prendre un cramponnage de semelle trop serré. Les interstices seront par la suite plus difficiles à nettoyer.
A chaque sol, sa semelle
Les semelles ci-dessous sont toutes normées SRC.
C’est-à-dire qu’elles ont toutes obtenues la résistance aux glissements sur des sols acier et céramique.
Pourtant elles ont des profils complètement différents et peuvent (doivent ?) être préconisées pour des environnements différents pour tenir leur rôle « antidérapant ».
Sur les sols lisses propres (logistique, industrie propre, etc)
- Prévoir une semelle avec un maximum de surface de contact au sol, relativement plate.
- Aucune importance concernant la taille des canaux entre les crampons, puisqu’il y a très peu de risque d’encrassement.
- En terme de matériau, le caoutchouc sera très intéressant au niveau de l’adhérence.
Exemples de semelles :
La semelle ICONIC :
Avec ses crampons très serrés, la ICONIC confère une adhérence redoutable sur les sols lisses. Elle est utilisée sur certaines de nos Baskets de sécurité.
Exemples de produits munis de la semelle ICONIC :
La semelle ULTRALIGHT EVO :
La semelle ULTRALIGHT EVO est en caoutchouc nitrile et présente beaucoup de surface de contact ce qui lui confère une très bonne adhérence sur sols lisses. Son cramponnage est un peu moins serré que la SPIDERGRIP ce qui lui permet plus de polyvalence.
Exemples de produits munis de la semelle ULTRALIGHT :
Les sur-chaussures anti-glisse
Il existe également des sur-chaussures antiglisse.
Une fois enfilées par-dessus la chaussure de ville, elles permettent une bonne adhérence sur les sols lisses (ex : cuisine, béton lisse).
Attention cependant : si d’autres risques telle que la chute d’objets on été identifiés, cette sur-chaussure ne suffit pas.
Sur les sols meubles (BTP, espaces verts, etc)
Choisir des chaussures avec un cramponnage important qui vont s’incruster dans le sol et permettre une bonne accroche.
Pour le principe on peut reprendre l’exemple extrême des crampons de football ou de rubgy qui incrustent la terre pour donner de l’accroche lors de la course.
Exemple de semelle :
La semelle B110 (en polyuréthane) est conçue pour une utilisation extérieure.
Bien qu’elle obtienne le SRC elle sera moins efficace que la SPIDERGRIP ou la ULTRALIGHT EVO sur un sol lisse. En revanche ses gros crampons de 6mm lui confèrent une très bonne accroche sur les sols meubles (sable, boue, cailloux).
Exemples de chaussures de chantier ou bottes de sécurité munis de la semelle :
Chaussures de sécurité antidérapantes, conclusion
Lorsque l’on dit qu’une chaussure est plus antidérapante qu’une autre il est nécessaire de préciser sur quel sol, car les propriétés antidérapantes de la semelle dépendent pleinement du sol sur lequel elle va être utilisée.
Prenons l’exemple des chaussures de running route et running trail : les premières ont un cramponnage relativement plat alors que les deuxièmes des crampons saillants. Idem pour les pneus route et cross.
Un profil de semelle correspond à une typologie de sol.
La difficulté de préconisation survient donc lorsqu’il s’agit d’équiper les personnes qui sont, dans une même journée, sur des sols complètement différents (sol lisse et sol meuble).
Car ce n’est pas qu’une histoire de semelle : lorsque l’on passe d’une semelle à une autre c’est toute la typologie de produit qui change.
On pourrait travailler en intérieur avec une semelle faite pour l’extérieur (ex : semelle B110 OUTDOOR qui obtient la norme SRC) mais bien souvent les modèles fait pour l’extérieur sont en cuir, enferment le pied et donc pas forcément adaptés à l’intérieur. Le raisonnement va donc plus loin que la semelle.
L’idéal serait d’avoir 2 profils de chaussures (et donc de semelle) : une pour l’intérieur, une pour l’extérieur.