“L’avis des pro” c’est un format d’article un peu spécial. Ici on laisse la parole aux hommes (et femmes) de terrain, ceux qui utilisent chaque jour des chaussures à usage professionnel et ont leur avis à donner. Aujourd’hui zoom sur la chaussure de sécurité couvreur.
Un besoin d'agilité
Postures contraignantes, travail en hauteur, sols complexes et glissants, le couvreur a besoin d’agilité pour évoluer dans son environnement.
L’avis de @greg_thin_ – Cher (18) et Nièvre (58)
“Couvreur c’est un métier tout de même assez physique, surtout au niveau des positions du corps pendant le travail, on est souvent accroupi à genoux, le dos courbé ou en équilibre. Et pour couronner le tout c’est en hauteur. Il ne faut donc pas de chaussures trop lourdes, ça reste un métier où il faut être habile, on bouge beaucoup.
Et surtout un dernier point important : il faut une chaussure malgré tout assez fine pour pouvoir « passer partout » entre les lattes et les chevrons.”
L’avis de @doomet59 – Nord (59)
“Les contraintes du métier pour moi sont plus les positions : toujours sur les genoux, les pointes de pied pliées. Voilà pourquoi j’aime les chaussures souples. Pour moi la chaussure idéale du couvreur c’est aussi une chaussure légère”
L’avis de Théo @gt.entreprise | Bourgogne (26)
“Le travail de couvreur en bourgogne se passe sur des petites tuiles rectangulaires avec des lattages de 9cm pour des pentes souvent à 45%. Le couvreur a donc besoin de beaucoup d’agilité. Il faut donc des chaussures de sécurité légères, souples et assez fines pour pouvoir passer entre les lattages et rester agiles.”
L’avis de @kevin_pinson_entreprise | Yonne (89)
“Il nous faut des chaussures légères et confortables comme des chaussons. Je n’apprécie pas les grosses coques à l’avant, c’est moins maniable pour se déplacer.”
Etre couvreur c’est du sport. Le couvreur est constamment en mouvement ou dans des postures contraignantes. Il lui faut une chaussure de sécurité souple, légère avec un bon amorti. C’est ce que propose la basket de sécurité qui allie le confort d’une chaussure de sport et la protection d’une chaussure de sécurité.
Une semelle adhérente
Suivant les régions, le type de toiture change : tuiles plates de bourgogne, ardoise, tuiles canal, etc. Mais dans tous les cas le couvreur va avoir besoin d’adhérence. Même s’il doit être harnaché pour sa sécurité, des chaussures de sécurité antidérapantes sont primordiales pour fiabiliser ses déplacements.
L’avis de Théo @gt.entreprise | Bourgogne (26)
“Niveau semelle il nous faut un cramponnage assez marqué pour accrocher sur le lattage et accrocher la tuile. Parfois nous coupons des tuiles, la poussière ou le sable rendent la tuile très glissante. Avec de bonnes chaussures et une tuile sèche on peut facilement monter. Mais parfois la tuile est bonne sur le bas mais pas sur le haut. Il faut être très prudent.”
L’avis de @sophie_melanie_mn| Dordogne (24) et Lot-et-Garonne (47)
“Je travaille dans le sud ouest, plus précisément en Dordogne et Lot-et-Garonne pour l’essentiel de nos chantiers. Dans ces régions nous retrouvons beaucoup de toitures à 33% (pente faible) mais pas toujours, cela est variable. En terme de tuiles nous avons beaucoup de romanes, de tuiles plates et surtout la tuile canal moulée sur la cuisse. Les contraintes du métier sont bien évidemment la hauteur. Et avec la hauteur nous avons aussi le côté très glissant. La rosée du matin, la pluie fine qui vient à peine mouiller les tuiles les rend extrêmement glissantes ce qui est très dangereux pour nous. Nous sommes aussi très exposés à la poussière fine de tuile.”
L’avis de @greg_thin_ – Cher (18) et Nièvre (58)
“Nous travaillons en hauteur. C’est pour cela que des bonnes chaussures sont primordiales, il faut d’abord une bonne semelle en dessous pour accrocher sur les différents éléments du toit afin d’éviter les glissades.”
Le caoutchouc peut être une matière à favoriser pour l’adhérence mais ici c’est plutôt le dessin du cramponnage qui va être important. Des petites crampons saillants peuvent permettre de bien pénétrer la pellicule de poussière ou de mousse qui se pose parfois sur la tuile.
Des chaussures de sécurité montantes ?
Certains n’arrivent pas à passer le cap de la chaussure de sécurité montante par habitude de porter des chaussures basses dans la vie extra professionnelle. Aussi parce que la chaussure de sécurité montante donne plus chaud. Il est donc plus difficile de porter une chaussure de sécurité haute en été. En revanche en hiver elle est appréciée car elle tient un peu plus chaud.
Hiver comme été, certains couvreurs sont adeptes de la chaussure de sécurité montante pour soulager leur cheville.
L’avis de @doomet59 – Nord (59)
“Pour les chaussures montantes, c’est vraiment histoire de tenir la cheville. Je les utilise plus pour le démontage et les toitures en pente. Pour les toitures plates j’utilise des chaussures de sécurité basses.”
L’avis de @greg_thin_ – Cher (18) et Nièvre (58)
“Après il faut, je pense, plutôt favoriser une chaussure de sécurité montante qui permet de maintenir la cheville en laissant une certaine mobilité.”
L’avis de Théo @gt.entreprise | Bourgogne (26)
“Dans la profession nous utilisons surtout des chaussures de sécurité montantes pour le maintien des chevilles. Sur les pentes à 45% la chaussure montante soulage en quelque sorte la torsion de la cheville.”
Une chaussure résistante sur l'avant
En étant à genoux ou sur la pointe des pieds, le couvreur abîme très rapidement la partie avant de ses chaussures de sécurité. Etant donné qu’il est beaucoup accroupi, la chaussure de sécurité est souvent pliée ce qui crée une zone de fragilité au niveau de la pliure du pied.
L’avis de @doomet59 – Nord (59)
“Une petite protection sur le dessus de la pointe est nécessaire. Lorsque l’on ardoise on craque bien souvent les chaussures à ce niveau. Elles craquent toutes, même des chaussures onéreuses.”
L’avis de @sophie_melanie_mn| Dordogne (24) et Lot-et-Garonne (47)
“Nous travaillons aussi énormément à genoux, les chaussures sont souvent pliées ce qui les abîme souvent au même endroit. De plus lorsque nous soudons, de l’étain chaud peut couler sur les chaussures et brûler le revêtement. Ce que je n’apprécie pas c’est bien souvent le fait qu’avec le temps la semelle se décolle à force que la pointe de nos pieds soit pliée en bossant à genoux. L’avant de la chaussure aussi le revêtement s’abîme très vite à force d’être en contact avec les tuile. “
Pour ce qui est du fait que la chaussure s’abrase rapidement sur l’avant, il faut favoriser des chaussures de sécurité avec un sur-embout. Cela peut être un sur-embout piqué avec une matière résistante à l’abrasion. Le mieux reste encore un sur-embout collé dans une matière dur comme le TPU.
Pour la zone de la pliure du pied qui abîme trop rapidement, il faut favoriser les chaussures de sécurité qui ne présentent aucune piqure à cet endroit. Sur une chaussure les piqures sont souvent des points de fragilité.
Une chaussure respirante mais qui résiste à l'eau
Avant de parler de respirabilité et de résistance à l’eau il faut tout de même souligner que les attentes des couvreurs peuvent changer suivant les saisons. A la période estivale il y a plus une problématique liée aux températures élevées. Alors qu’à la période hivernale le couvreur est plus éprouvé par les températures basses et l’humidité. Certains optent donc pour l’utilisation de deux paires de chaussures de sécurité suivant les saisons.
L’avis de @benjamin_verduron – Cher (18)
“Il n’y a pas une chaussure idéale pour un couvreur. Je pense qu’il faut deux paires car il y a deux parties de l’année qui sont importantes :
- L’été lorsqu’il fait chaud, nous avons besoin d’une paire vraiment respirante. Il faut également une chaussure légère, assez compacte et plutôt basse.
- L’hiver nous avons besoin d’une chaussure vraiment imperméable et un peu plus chaude. Il faut plutôt une chaussure haute et étanche complétement. Souvent c’est étanche juste sur les côtés mais pas au niveau de la languette. Et donc il suffit de marcher dans une flaque et l’eau rentre par là et le pied est mouillé pour toute la journée. Je sais qu’il existe des chaussures bien étanches mais qui respirent et n’étouffent pas le pied.”
D’autres couvreurs ont plutôt l’habitude de consommer une paire de chaussures de sécurité par an. Ils ont donc besoin d’une chaussure de sécurité hybride : respirante et résistante à la pénétration de l’eau.
L’avis de Théo @gt.entreprise | Bourgogne (26)
“Dans les régions où le temps est mitigé il nous faut des chaussures de sécurité hybrides. Certains couvreurs ont une paire pour la saison hivernale, une paire pour l’été. Chez nous une paire fait toute l’année. Elle doit donc être respirante car nous bougeons beaucoup, et imperméable en cas d’intempérie.”
Il peut en effet être judicieux d’avoir deux paires de chaussures de sécurité suivant la saison. A première vue cela parait être une hausse de budget mais sur le long terme cela permet au contraire de faire durer ses chaussure de sécurité.
Utiliser une chaussure de sécurité dans un environnement adapté est plus favorable à rallonger sa durée de vie. Par exemple utiliser une grosse chaussure de sécurité en cuir l’été va favoriser la transpiration et par conséquent les doublures vont très rapidement s’abraser rendant la chaussure impossible à porter. A contrario une basket de sécurité aérée utilisée l’hiver va rapidement s’encrasser et prendre l’humidité. Ceci aura pour conséquence de fragiliser la matière de la tige de façon prématurée.
Et puis au delà de la durée de vie de votre chaussure, il y a aussi votre confort.
Pour conclure
Pour résumer on peut dire que le couvreur souhaiterait travailler avec des chaussures de sport. Chaussure de sport pour le look, la souplesse, la légèreté, l’amorti et surtout la finesse qui lui permettraient de se déplacer avec agilité sur les toitures.
Le couvreur travaille en extérieur et il est sujet aux variations météorologiques. Ainsi il peut être une bonne solution pour lui de posséder deux paires de chaussures de sécurité : une paire pour la période hivernale et une paire pour la période estivale. L’hiver il se peut tourner plutôt vers une chaussure de sécurité montante résistante à l’humidité qui emmagasine la chaleur corporelle. Alors que l’été il pourra faire le choix d’une basket de sécurité respirante qui limite un maximum la transpiration.
Dans les deux cas il lui faudra une semelle cramponnée avec une bonne propriété de traction de façon a accrocher sur les tuiles ou le lattage.