Norme WRU et WR, une lettre les sépare alors on a souvent tendance à les confondre.
WRU et WR sont des exigences additionnelles de la norme EN ISO 20345:11
Les deux marquages portent sur la résistance à la pénétration de l’eau et on en entend souvent parler lorsqu’il s’agit d’équiper des personnes évoluant dans des milieux humides. Le marquage WRU est plus connu que le WR car il est requis pour l’obtention des regroupements normatifs S2 et S3 (lire notre article complet sur la norme EN20345).
Il faut bien insister sur le fait que WRU ou WR atteste d’une résistance à la pénétration de l’eau et non d’un blocage total du passage de l’eau. Pour obtenir une imperméabilité totale il faut s’orienter vers des botte PVC ou polyuréthane (S4 ou S5).
Alors quelle différence existe-t-il entre les deux appellations WRU et WR ?
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WRU / WR : Un test normatif différent
Le test qui permet d’obtenir le WRU se fait sur le ou les matériau(x) composant la tige alors que le test du WR se fait sur la chaussure tout entière.
Le test du WRU
- Pour réaliser le test du WRU on prélève un échantillon des matériaux composant la tige (toile, cuir, microfibre, etc) et on l’immerge partiellement pendant une durée de 60 minutes. Une fois le test terminé il faut vérifier la masse d’eau qui a traversée l’éprouvette.
Le test du WR
- Le test du WR s’effectue quant à lui non pas sur une éprouvette de matière mais sur la chaussure entière. Il y a deux tests différents qui permettent d’obtenir le marquage :
- en effectuant 100 longueurs dans un bac de plusieurs mètres de long (1 longueur équivalente à 10 pas), avec une hauteur d’eau de (30 ± 3) mm.
- en immersion durant 80 minutes dans un bac d’eau avec la chaussure/botte montée sur une forme dynamique qui simule la flexion de la démarche. Le niveau d’eau étant fixé 20mm au niveau de la ligne de carre.
ET CONCRETEMENT ?
WRU vs WR, quelle différence sur la chaussure ?
Avec une chaussure dont les matières qui composent la tige ont été normées WRU, l’eau aura du mal à pénétrer les matières en question mais rien n’empêche l’eau de passer par les piqûres d’assemblage des pièces.
Le marquage WR atteste quant à lui que la chaussure entière est résistante à la pénétration de l’eau. Cela est bien souvent dû à l’utilisation d’un chausson constitué d’une membrane imper-respirante. La membrane est un film micro sectionné qui laisse circuler l’air mais bloque le passage l’eau. Elle permet ainsi d’utiliser un matériau aéré sur la tige mais apporte une résistance à la pénétration de l’eau. Sur une chaussure en cuir ou microfibre WRU, elle peut également être une protection supplémentaire à l’humidité.
WRU / WR, y a-t-il un mieux ?
Cela dépend bien sûr de l’utilisation. On pourrait penser qu’il faut faire au plus et être suréquipé de façon à pouvoir affronter toutes les situations. Pourtant rien ne sert d’ajouter des protections supplémentaires inutiles qui vont au quotidien finir par créer du négatif.
Humidité dans un environnement propre
En cas d’humidité dans un environnement propre un modèle en toile aéré avec une membrane sera idéal car la chaussure conserve ses propriétés de respirabilité tout en protégeant de l’humidité. Le pied sera moins enfermé qu’avec un modèle S3 classique composé de cuir ou microfibre qui sont des matériaux assez « opaques » et donc moins respirants qu’un mesh aéré/perforé (pour respirer, il faut de l’air). A noter que si l’humidité est exceptionnelle il ne faut pas s’encombrer avec une membrane. Un modèle toile/mesh S1P classique fera très bien l’affaire. Ici il faut vraiment jauger la fréquence d’exposition à l’humidité et choisir ou non la membrane. Par exemple en saison hivernale il pourra être utilise à un chauffeur livreur d’avoir un modèle aéré avec une membrane.
Humidité moindre dans un environnement non propre
La règle change un peu pour les environnements non propres où l’on retrouve beaucoup de poussière, de la terre, des hydrocarbures, etc. Ici il sera important d’avoir une matière lisse, facile à nettoyer. Un matériau ajouré risque de retenir les saletés.
Pour une humidité moindre dans un environnement non propre pour lequel l’utilisateur aura besoin de nettoyer souvent ses chaussures, un S3 classique avec un matériau lisse (cuir ou microfibre) normé WRU suffira. Le matériau lisse, sans aspérité facilitera le nettoyage et en étant WRU il bloquera le passage de l’humidité.
Humidité importante et un environnement non propre
Pour une humidité importante et un environnement non propre (exemple : un travail hivernal dans les carrières) il faudra apporter une protection maximale en matière de résistance à l’humidité et donc utiliser un modèle composé d’un matériau WRU + une membrane imper-respirante (WR). Ici encore il faut utiliser un matériau lisse, sans aspérité pour faciliter le nettoyage.
A noter qu’une matière lisse et facile à nettoyer peut aussi être une toile très serrée. On peut donc imaginer pour des environnements humides et non propre d’utiliser un modèle avec une toile serrée associée à une membrane. Ici il sera important de bien nettoyer ses chaussures en fin de journée pour éviter que la toile ne s’abime trop rapidement.
WRU / WR : Pour conclure
La vérité réside encore une fois dans l’analyse du besoin du porteur.
Une chaussure en toile membranée WR sera une alternative « respirante » aux chaussures de sécurité S3 classiques constitués de matières opaques WRU. Les deux associés (matière WRU et membrane) constitueront une surprotection redoutable en matière d’humidité. Attention a bien prendre en compte le niveau de propreté de l’environnement quant aux choix du matériau extérieur. Il doit être facile à nettoyer dans les environnements non propres.
WR et WRU sont donc différents mais peuvent se substituer ou se compléter.
A noter (encore une fois) que si le porteur a un risque très faible d’avoir les pieds mouillés, une chaussure de sécurité S1P (sans matériau WRU et sans membrane WR) sera le plus adapté.
D’où l’importance d’analyser avec le porteur la potentialité du risque pour lui fournir un E.P.I. adapté à son quotidien et ne pas tomber dans la surprotection inutile qui altère le confort (et gonfle les budgets ?).